Épingle de pardon

Précisions

Épingle de pardon en métal et verre soufflé. Ces épingles sont un morceau d'histoire de la Bretagne.

L’épingle est un bijou traditionnel breton. Elle était achetée aux marchands ambulants lors des Pardons bretons, c’est à dire des pèlerinages locaux, mais aussi lors d’autres rassemblements non religieux, ce qui explique qu’elle porte parfois le nom d’ « épingle d’assemblée ». Une épingle de Pardon mesure entre 10 et 12 cm. Elle est munie d’une tige qui permet de la fixer sur le costume régional, un peu comme une broche. Elle a une tête qui est composée d’une grosse perle en verre soufflé, agrémentée de garnitures métalliques au sommet et à la base de la tige. Ces éléments métalliques pouvaient être en argent ou en cuivre laissés au naturel, mais tout aussi bien dorés qu’argentés. Sous la tête, pendent des « pendeloques ».Les pendeloques sont composées de petites breloques suspendues les unes aux autres par des chaînettes. Elles sont agrémentées de perles en verre, mais il n’est pas rare de trouver de vraies perles naturelles. Elles sont elles-mêmes enjolivées de garnitures métalliques et de breloques en forme de croissants de lune, d’étoiles, de piécettes, de gouttes ajourées de divers motifs… Les motifs représentés ne sont pas ceux du répertoire décoratif breton, c’est un fait. Les breloques sont nettement d’inspiration étrangère et plus particulièrement du Maghreb, partie du monde très à la mode au début du XIXème siècle et dont on a pu importer des épingles. Malgré leur caractère régional, elles étaient fabriquées à Paris ou en Bohême peut être en Afrique du Nord mais rien ne l’atteste, en tous cas pas en Bretagne. Pays de superstition, les bretonnes avaient l’habitude de jeter des épingles dans les nombreuses fontaines des sources naturelles de leur pays pour être plus féconde, pour se marier dans l'année, pour une guérison rapide, ou pour être heureuse en ménage...   Mais surtout, après la messe de Pardon, le jeune homme l’achetait auprès d’un marchand ambulant. Muni de son cadeau, il se présentait devant la jeune femme qu’il courtisait et l’offrait à l’élue de leur cœur. Si celle-ci la portait le dimanche suivant, c’est qu’elle acceptait la demande formulée. Elle était donc prête à se fiancer. Mais si la jeune femme n’acceptait pas la demande, elle conservait l’épingle et la portait sur son costume, en guise de « trophée de courtisée ». Portée à droite, l’épingle signifiait que la jeune femme n’était pas encore fiancée et à gauche qu’elle avait été demandée en mariage. Il se pourrait que le nombre de pendeloques soit en relation avec l’aisance financière du galant, mais aucun écrit ancien ne l’atteste.