Vierge noire

Manufacture
Brives-Charensac à côté du Puy-en-Velay
Précisions

Terre vernissée. XIXe. Une vierge du même genre se trouve au Musée Crozatier du Puy-en-Velay.

Les Vierges noires romanes ont inspiré de nombreuses imitations ultérieures. À côté des Vierges, il existe en France une autre sainte noire, Sainte Sarah, patronne des gitans, Roms, chez qui elle est connue comme Sara e Kali (Sarah la noire). Sa statue se trouve dans la crypte de l'église des Saintes-Marie-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). On trouve bien sûr des Vierges noires dans les régions du monde où vivent des populations à peau sombre. On trouve parmi elles de nombreuses Vierges à l’enfant. Selon l’Église catholique, il n’existe aucun fondement théologique à la couleur de ces Vierges. L'explication pour les vierges romanes tient au fait que les pigments à base de plomb utilisés pour les carnations se sont oxydés avec le temps et ont noirci (le « blanc de plomb » se transforme en plattnérite noire), d'ailleurs on retrouve systématiquement la polychromie claire d'origine sous la couche noire. L'enfant Jésus est lui aussi noir car les pigments utilisés pour les carnations sont les mêmes. On retrouve d'autres statues de la même époque et qui ne représentent pas la vierge Marie dont les carnations sont noires. Toutefois, même si leur couleur ne provient pas à l’origine d’un choix délibéré, elle est devenue un élément important de leur identité. C'est à partir du XVIIe siècle que certains sculpteurs produisent des vierges d'emblée noires. La majorité des 450 à 500 recensées se rencontre dans le bassin méditerranéen occidental, domaine de l'art roman, avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180. Bien que des musées en conservent, la plupart des Vierges noires sont placées dans des églises et certaines suscitent des pèlerinages importants.